Lorsque vous avez une épine dans le bout du doigt, votre premier réflexe n’est pas de vous demander comment elle s’y est plantée !
Non, vous cherchez, avant tout, la solution pour l’en déloger et vous sortez votre pince à épiler.
La thérapie orientée solution et la thérapie systémique sont basées sur le même principe. Elles mettent pour un temps de côté le pourquoi des choses au profit de la mise en lumière des objectifs, des solutions, des ressources, des processus et des évolutions à mettre en œuvre pour les atteindre.
Cela n’exclut naturellement pas pour autant la compréhension et l’utilisation du passé et de la mémoire qu’on en a pour atteindre l’objectif.
L'approche solutionniste, qu'est-ce que c'est ?
En bref :
Lorsque l’on parle de coaching ou de thérapie solutionniste, l’action de l’accompagnant s’oriente vers la solution plutôt que sur la cause ou sur le symptôme présenté par l’actient.
Plus de détails :
Les thérapies, ou accompagnements, dites solutionnistes sont non descriptives dans la réalisation de leurs modèles.
En effet, l’accompagnant ne jauge ni ne juge de l’amélioration selon ses propres critères. Car il est expert de la relation thérapeutique alors que l’actient est expert de sa vie. Il est le seul à pouvoir jauger, juger que les éléments sont mieux pour lui.
A ce titre, quelquefois, seul l’angle de vision de l’actient aura évolué.
D’autres fois, celui-ci prendra conscience qu’il a plus d’outils à sa disposition qu’il ne l’imaginait. Il se rapproche ainsi de la solution qui n’a, de fait, rien à voir avec le problème initial.
L'approche systémique, qu'est-ce que c'est ?
En bref :
Le but de l’approche systémique, aussi nommée analyse systémique, est d’étudier « un objet » (ici, l’actient), non pas isolément, mais par les relations qu’il entretient avec d’autres objets. L’objet étudié est alors considéré comme un système en relation avec d’autres systèmes.
Voici trois vidéos pour mieux comprendre le principe :
Plus de détails :
L’analyse systémique a pour but l’étude et l’observation d’un sujet, ou de plusieurs, dans la globalité de son environnement et dans sa complexité. Dans cette optique, il faut considérer que les systèmes sont englobants : ils s’intègrent dans des systèmes toujours plus complexes.
Pour résoudre un problème, l’approche systémique se focalise sur les objectifs à atteindre.
Dans la démarche systémique c’est donc le futur qui influencent le présent, elle est donc orientée présent-futur.
Ainsi, il faut aborder l’actient et sa problématique dans son fonctionnement et dans son environnement. Dans ses mécanismes qui lui sont propres, dans ce qui ne saute pas aux yeux au premier regard.
Pour cela, cette analyse tend notamment à identifier :
- La » finalité « , « la raison d’être » du système
- Le tout plutôt que les parties
- Ses niveaux d’organisation
- Les facteurs d’équilibre et de déséquilibre
- Les boucles logiques et leur dynamique
- Les éléments du système qui sont interdépendants : ils agissent les uns sur les autres
- L’homéostasie (l’équilibre) règle la vie des systèmes : si un système se transforme légèrement, il aura tendance à revenir à son état antérieur
- L’équifinalité : des causes similaires peuvent entraîner des conséquences différentes et des causes différentes peuvent entraîner des résultats similaires
- La rétroaction : A agit sur B qui agit à son tour sur A
La modélisation systémique est un outil fort utile pour décider et pour agir. Elle pousse l’actient à réfléchir à son devenir personnelle et professionnelle au sein d’un contexte mobile, avec de nombreux paramètres externes. Cela redonne ainsi à l’actient sa proactivité en lui fournissant une grille de lecture et d’actions, différente que ce qu’il pouvait observer jusque là.
L’approche systémique : un « savoir-être ».
L'approche stratégique, qu'est-ce que c'est ?
En bref :
Plus de détails :
On retrouve ici un peu du « diagnostic » dans cette pratique dans le sens, non pas de classifier l’actient dans une catégorie par son symptôme ou sa problématique, mais bien plutôt dans le sens d’expliquer le fonctionnement du symptôme.
Ce qui mène l’accompagnant non pas vers une description du symptôme à visée uniquement de classement, mais vers une analyse du fonctionnement du symptôme le menant à élaborer la stratégie de son intervention d’accompagnement ; ainsi l’actient est amené à faire le pas sur le côté nécessaire pour sortir du système défectueux dans lequel il se débat.
La thérapie brève
Quand à la thérapie brève ? « Brève » comparée à une psychanalyse par exemple, dont la durée est d’une dizaine d’année.
Mais « brève » n’est pas le synonyme d' »immédiate » ou de « magique » : en théorie, les thérapies brèves durent moins de deux ans, en pratique 2 à 4 séances sont la plupart du temps nécessaires.
Quels sont les facteurs d'efficacité de la thérapie ?
Sources : Philippe Aïm, Jean-Pierre Kahn, Hypnose et thérapies brèves, normes et liberté, publié dans la revue L’information psychiatrique 2012/9 (Volume 88).
Attention : toutes les psychothérapies ne sont pas équivalentes pour tous les patients, mais de façon générale, quelle que soit l’école théorique à laquelle le thérapeute se réfère, certains éléments sont primordiaux et ils ne sont pas spécifiques.
Ainsi, 85 % au moins du succès thérapeutique repose sur des facteurs communs, indépendants de toute théorie.
L’implication et la détermination du client, 40 % (ou « facteurs extrathérapeutiques ») c’est l’engagement, la motivation, la participation du client. Le rôle du patient est déterminant pour que se constitue une bonne alliance thérapeutique . Bien sûr, la confiance et l’esprit de collaboration démontrés par le thérapeute et les explications peuvent avoir une influence positive sur cet aspect.
La qualité de l’alliance thérapeutique (30 %) est donc centrale et fondamentale, elle compte pour un tiers environ de l’efficacité, mais influe sur tous les autres facteurs (confiance, motivation…). Plus l’alliance est forte, meilleurs seront les résultats.
La confiance en l’efficacité du traitement (15 %) dépend là aussi en partie de l’alliance thérapeutique mais également d’une bonne compréhension de l’approche thérapeutique. C’est aussi la croyance du thérapeute dans sa thérapie.
La spécificité de l’approche thérapeutique privilégiée ne compte que pour 15 %. Les chiffres dans certaines études sont encore plus impressionnants avec parfois la technique qui ne compte que pour 2 % de l’efficacité !
Par ailleurs, les principales qualités que devrait démontrer un thérapeute pour susciter une solide alliance sont d’être souple, honnête, respectueux, digne de confiance, chaleureux, intéressé et ouvert (synthèse d’études datant de 2003 portant sur les liens thérapeute-alliance thérapeutique).